Digitalisation des achats, où en sont les entreprises ?

Si le sujet de la digitalisation des achats est sur le haut de la pile dans la plupart des entreprises, peu d’entre elles ont réellement franchi le cap. Parce qu’elle permet un pilotage plus fin et efficace des achats, une meilleure gestion des dépenses et une maîtrise des risques, la digitalisation des achats s’avère aujourd’hui […]

Si le sujet de la digitalisation des achats est sur le haut de la pile dans la plupart des entreprises, peu d’entre elles ont réellement franchi le cap.

Parce qu’elle permet un pilotage plus fin et efficace des achats, une meilleure gestion des dépenses et une maîtrise des risques, la digitalisation des achats s’avère aujourd’hui inéluctable. Pourtant, si le sujet est très régulièrement abordé, peu d’entreprises ont franchi le cap. Pour preuve, le champion national des SI achats, Ivalua, ne compte que 150 à 200 clients, ce qui est très faible alors que le marché des solutions e-achat est estimé entre 6 et 7 millions d’euros au niveau mondial. Et même si les grands groupes sont passés à l’action ces dernières années, « les solutions déployées sont souvent complexes à mettre en œuvre et coûteuses », observe Fabrice Menelot, co-fondateur et gérant de la société Crop&Co, spécialisée dans le consulting achats.

Les promesses du « digital purchasing »

 

Le « digital purchasing » promet une maîtrise intégrée et totale des dépenses via la mise en place de deux phases clés : le « spend analysis », c’est-à-dire l’ensemble du pilotage des dépenses couplé à une analyse des performances en temps réel et le « procure-to-pay », à savoir la dématérialisation du processus achat jusqu’au paiement associée à une vision globale des dépenses.

Pour les acheteurs, les bénéfices de cette digitalisation des achats sont nombreux : gain de temps, meilleur partage des informations et accès plus rapide aux éléments essentiels pour prendre des décisions et sourcing.

 

2 questions à Fabrice Menelot – Co-fondateur du cabinet de conseil Achat Crop&Co

Quelles sont les grandes étapes de la digitalisation ?

Je citerai trois étapes essentielles :

  1. Savoir ce que l’on veut faire : les acheteurs ne sont pas toujours clairs sur cet aspect-là de leur projet. Le sourcing, l’e-procurement, le pilotage ou la gestion des contrats sont des fonctionnalités concernées mais ce ne sont pas les mêmes projets achats.
  2. Identifier les acteurs éligibles aux besoins identifiés.
  3. Construire avec ces acteurs un plan projet simple et rapidement opérationnel, inférieur à 18 mois !

Croyez-vous dans le développement des CRM « intelligents » avec l’intelligence artificielle et le machine learning ?

Oui, certainement que l’automatisation va aller grandissante. Mais il ne faut pas confondre la « big data » avec la « good data ». L’acheteur a besoin d’avoir accès à la bonne donnée, c’est de cela dont il souffre aujourd’hui pour faire correctement son métier.