Restitution du Baromètre des Achats – Edition 2022

Le Club des Acheteurs de Prestations Intellectuelles désormais rattaché au Conseil National des Achats, comme membre du Réseau CNA, vous conviait à la 5ème restitution du Baromètre des Achats le 02 juin 2022.

Au programme de ce webinar

 

  • Introduction de Nathalie Leroy, Déléguée Générale du Conseil National des Achats.
  • Keynote inspirante – Patrick Baudry, spationaute et 2ème français à être allé dans l’espace (aussi Ambassadeur et conférencier de l’UNESCO) qui a partagé son retour d’expérience de la préparation au vol spatial, de la gestion en mode projet et de l’adaptation au changement.
  • Présentation des résultats du Baromètre, commentés par les décideurs achats et les partenaires dont Laurence Laroche, Directrice des Achats du Groupe La Poste et Nicolas Pollini, Directeur des Achats Indirects du Groupe Transdev.

 

 

Intervention inspirante de Patrick Baudry, spationaute et 2ème français à être allé dans l’espace

 

 

Même si celui-ci n’apparaît pas évident au premier abord, il existe un point commun entre le métier des achats et le spatial. Dans les deux cas, la dimension humaine est particulièrement forte.

« Un jour, après des reports et des annulations, on se retrouve enfin sur le pas de tir. On monte dans l’ascenseur qui vous amène tout en haut et on pénètre à l’intérieur de la navette. On s’installe, ce qui n’est pas chose aisée car la navette est à la verticale et que le siège, lui, est à l’horizontal. Finalement, le compte à rebours va à son terme et c’est l’allumage des moteurs, puis l’envol vers l’espace. »

Ce voyage, Patrick Baudry l’a effectué en 1985, à bord de la navette américaine Discovery. Avant d’en arriver là, la préparation de la mission a toutefois mobilisé des milliers de personnes.

« Préparer une mission prend des années, avec des personnes de nationalités diverses. Il faut être à leur écoute, les comprendre, les respecter. Nous devons avancer tous ensemble. C’est eux qui nous permettent un jour d’engager la dernière ligne droite, de faire aboutir l’opération et d’atteindre l’objectif commun. »

Pour que la mission réussisse, il faut que tout le monde soit animé par le même état d’esprit, que l’objectif soit clair et compris. Chacun doit également disposer d’une base solide sur le plan professionnel, acquise par le travail et l’expérience. Ainsi, il est possible de donner le meilleur de soi-même et d’obtenir une réelle cohésion. Quant aux astronautes, ils auront la chance de vivre un moment extraordinaire d’intensité.

« Il faut 9 minutes pour accélérer de 0 à 30 000 kilomètres/heure, qui est la vitesse nécessaire pour être satellisé autour de la Terre. Ce sont 9 minutes de bonheur ! L’accélération est importante mais, dans la navette, elle ne dépasse pas 4G, alors qu’elle peut atteindre 7, 8, voire 9G dans un avion de combat. »

Le contexte peut parfois être difficile, déroutant ou pas forcément amical. Il est important de composer avec cette réalité et de savoir en tirer parti.

« Tout dépend de vous ! Il faut prendre des risques pour avancer, avoir des idées. Nous faisons tous partis de l’espèce humaine. Parmi toutes les espèces qui vivent sur la planète, nous avons une caractéristique qu’aucune autre espèce n’a. Ce n’est pas l’intelligence. C’est l’imagination. C’est elle qui nous permet d’élaborer de nouvelles stratégies et de trouver des solutions quand un problème se présente.»

 

 

 

 

Les 6 idées clés à retenir de cet évènement digital

 

 

#1 Des sous-familles d’achats toujours très variées

Deux sous-familles d’achats apparaissent prédominantes : les études/conseils et les prestations informatiques. Viennent ensuite la formation, la communication, le marketing digital, la R&D, les RH, etc. Les domaines peuvent être très divers. Ils recouvrent tout ce que les entreprises préfèrent externaliser, parce que les compétences évoluent vite et qu’elles sont difficiles à maintenir en interne ou parce qu’elles ne répondent qu’à des besoins ponctuels.

 

#2 Un taux de couverture qui doit encore progresser

Environ la moitié des entreprises ont un taux de couverture des achats de prestations intellectuelles par les équipes achats supérieur à 50 %. Il serait illusoire d’espérer atteindre 100 %. Il existe toutefois une marge de progression importante, qui nécessite de faire preuve de pédagogie et d’être présent en permanence auprès des différentes fonctions pour leur faire comprendre que le département achats est incontournable. La clef pour y parvenir est de satisfaire la demande, en proposant des solutions qui répondent pleinement aux besoins.

 

#3 Des enjeux qui demeurent autour du sourcing et du référencement

Certaines entreprises privilégient un référencement plus ou moins fermé. D’autres adoptent un sourcing ouvert et dynamique. La plupart d’entre elles souhaitent en tout cas disposer d’une base de fournisseurs couvrant un large spectre de besoins pour mettre en place avec eux une relation structurée. L’enjeu est de cesser leur démultiplication et de massifier les achats, de manière à simplifier la gestion et à limiter les coûts. Très souvent, le prestataire reste cependant identifié en amont par le prescripteur. Il convient alors d’être vigilant aux conditions qui ont pu être pré-négociées. De ce point de vue, disposer d’un outil de suivi « end-to-end » offre des garanties et permet de sécuriser l’ensemble du processus.

 

#4 Le retour du prix comme critère déterminant

En 2020 et 2021, le poids du prix dans les critères de sélection des fournisseurs avait fortement reculé. Il retrouve aujourd’hui ses niveaux d’avant crise sanitaire. Il est jugé comme déterminant par 69 % des répondants, en hausse de 10 points par rapport à l’année précédente. Si les aspects techniques et la compréhension des besoins restent également des éléments clefs, la RSE continue sa progression. Les prestataires sont de plus en plus questionnés sur le sujet, avec notamment des attentes fortes autour des démarches de labellisation.

 

#5 Une conscience des risques à renforcer

Un certain nombre de risques peuvent être inhérents aux achats de prestations intellectuelles (délit de marchandage, requalification, dépendance économique, corruption, etc.). Les clients internes en sont peu conscients. Les équipes achats y sont davantage sensibilisées mais les résultats sont tout de même en recul significatif par rapport à l’année précédente. Pourtant, certains risques pourraient être en augmentation, notamment en ce qui concerne l’URSSAF, car les reports de cotisations accordés avec la crise sanitaire prennent fin. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre des plans de progrès. Les conséquences peuvent en effet être majeures pour les entreprises.

 

#6 Un impact limité de la crise sanitaire sur les pratiques

Avec la crise sanitaire, le travail à distance s’est généralisé, ce qui a pu poser des difficultés de fonctionnement entre les prestataires et les salariés. Il apparaît toutefois que cette thématique est désormais un non-sujet dans la plupart des entreprises. Les pratiques se sont adaptées. Le plus souvent, tous les intervenants, internes et externes, travaillent selon le même rythme hybride et des dispositifs sont mis en place pour s’assurer du respect des process et du rendu des différents livrables.